Le 06 novembre se déroulait dans notre village la cérémonie traditionnelle organisée en mémoire des Morts de la Légion Etrangère.
Dans un premier temps, cette cérémonie se déroule au Mausolée de la légion étrangère, au cimetière de La Balme les Grottes, et se poursuit ensuite au monument aux morts place Colonel Pition.
Enfin, tous se sont retrouvés à la salle des fêtes pour un verre de l’amitié.
Mais au fait, c’est quoi la légion étrangère ?
Créée en 1831 afin d’être employée en Algérie, elle permet l’incorporation de soldats étrangers dans l’Armée française.
C’est une unité combattante qui intervient partout dans le monde. Si sa principale mission est le combat, elle participe également à des missions civilo-militaires de protection des populations, de maintien de la paix ou de coopérations au profit des gouvernements étrangers liés à la France par des accords.
Et pourquoi à la Balme les Grottes ?
Près de l’ancienne agence postale, un peu à l’abandon, se trouve une grande bâtisse construite au 18eme siècle, appelée le château de la Serve.
Après la première guerre mondiale, ce château abrite un foyer de légionnaires blessés, malades ou retraités. Nombreux de ces légionnaires sont enterrés au cimetière de La Balme les Grottes.
Les légionnaires resteront à la Balme les Grottes jusqu’en 1987, année de décès du dernier résident.
Et chaque année, avec la FSALE (Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Étrangère) et les amicales d’anciens légionnaires, se déroule la cérémonie en mémoire des Morts de la Légion Etrangère.
Maintenant, c’est à Puyloubier, sur les pentes de la montagne Sainte Victoire (Bouches du Rhône) que sont accueillis les anciens légionnaires valides ou invalides qui n’ont pas d’autres possibilités.
Une jolie cérémonie, et des échanges très enrichissants avec ces anciens légionnaires.
Quelques anecdotes qui nous en apprennent un peu sur certains rituels que nous allons vous partager ici.
Les légionnaires rencontrés aujourd’hui sont d’origine française, allemande ou hongroise pour certains. Mais à la légion étrangère, tout le monde parle le français, quelque soit son pays d’origine. Ceci pour faciliter le commandement.
Ils portent leur béret, couvre-chef souple et plat en laine feutrée. Ce béret est de couleur verte pour les légionnaires, et rouge pour les parachutistes.
Le boudin
« Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin
Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains,
Pour les Belges, y en a plus, Pour les Belges, y en a plus,
Ce sont des tireurs au cul. »
C’est la marche officielle de la légion étrangère en France.
On apprend que la cadence est de 88 pas par minute, alors qu’elle est habituellement 120 pas par minute. Le pas est donc plus lent, ce qui les oblige à défiler en dernier lors des cérémonies officielles.
Pourquoi le boudin ? C’est à cause du paquetage du légionnaire, avec couvertures roulées et portées sur le sac à dos ou en bandoulière et dont la forme rappelait le boudin.
Et les Belges dans cette histoire ? C’est parce qu’à une époque, le roi de Belgique a souhaité qu’aucun ressortissant de son pays ne participe à un conflit, par volonté de neutralité. Les légionnaires en partance chantent alors à leurs camarades belges obligés de quitter les rangs, ces paroles un peu désobligeantes.
Le rituel « Attention pour la poussière » :
Chacun s’assure que son verre contient un peu de vin, puis les convives, au garde à vous, boivent d’un coup leur verre et le reposent.
Ce rituel de la poussière est un héritage des époques où l’on parcourait à pied ou à cheval de grandes distances. Les soldats devaient rincer leurs verres avec une goutte de vin, moins rare que l’eau dans le désert, pour en enlever le sable.
« Avec deux doigts de pinard, la poussière de la route avalée descend… ! »
Au fil des discussions, on découvre d’autres anecdotes (amusantes ou surprenantes), mais on ne va pas tout vous raconter ici ! Le mieux c’est de venir à leur rencontre lors d’une prochaine cérémonie !